La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) est un dispositif permettant d’obtenir une certification professionnelle en valorisant les compétences acquises tout au long de sa vie professionnelle. Dans cet article, nous allons explorer le cadre juridique qui entoure ce mécanisme, afin de mieux comprendre ses enjeux et son fonctionnement.
Le contexte légal de la VAE
La VAE a été instaurée par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, qui reconnaît officiellement que l’expérience professionnelle peut être une voie d’accès à la certification. Depuis lors, la législation a évolué et s’est enrichie avec notamment le décret n°2019-1119 du 31 octobre 2019, qui fixe les modalités de mise en œuvre de la VAE et précise les conditions d’éligibilité des candidats.
Les conditions d’éligibilité à la VAE
Pour être éligible à la VAE, il faut remplir plusieurs conditions :
- Avoir exercé une activité professionnelle salariée, non salariée ou bénévole pendant au moins un an, équivalent temps plein, en rapport direct avec la certification visée.
- L’activité doit avoir été réalisée de manière continue ou discontinue et doit correspondre à un total cumulé d’au moins 1607 heures.
- Les périodes de formation en milieu professionnel, les stages et les contrats d’apprentissage peuvent être pris en compte dans certaines conditions.
Le candidat doit également fournir un dossier de validation comprenant un descriptif détaillé de ses expériences professionnelles et des compétences acquises au cours de celles-ci.
Le processus de validation des acquis de l’expérience
Le processus de VAE comprend plusieurs étapes :
- L’information et l’orientation : le candidat doit s’informer sur le dispositif VAE, les certifications éligibles et les démarches à accomplir auprès d’un point relais conseil (PRC) ou d’un organisme certificateur.
- La recevabilité du dossier : le candidat doit constituer un dossier administratif et remplir un formulaire Cerfa pour vérifier son éligibilité à la VAE. L’autorité responsable examine ce dossier et informe le candidat si sa demande est recevable ou non.
- L’accompagnement : si la demande est jugée recevable, le candidat peut bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour l’aider à constituer son dossier de validation.
- L’évaluation par un jury : une fois le dossier complété, il est soumis à l’examen d’un jury composé de professionnels du secteur concerné. Le jury évalue si les compétences décrites correspondent aux exigences du référentiel du diplôme ou de la certification visée.
- La décision du jury : le jury peut décider de valider la totalité de la certification, une partie seulement, ou de ne pas valider les acquis du candidat. En cas de validation partielle, le candidat dispose de cinq ans pour obtenir les compétences manquantes et demander une nouvelle évaluation.
Les avantages et limites de la VAE
La VAE présente plusieurs avantages pour les candidats :
- Elle permet de valoriser l’expérience professionnelle et d’obtenir une certification sans nécessairement suivre un cursus de formation.
- Elle contribue à la mobilité professionnelle, en facilitant l’accès à des postes plus qualifiés ou à des entreprises exigeant des certifications spécifiques.
- Elle peut représenter un atout pour l’employabilité, en offrant une reconnaissance officielle des compétences acquises au cours de sa carrière.
Cependant, la VAE présente également certaines limites :
- Son coût, qui peut être élevé pour certains candidats, même si des aides financières existent (par exemple via le Compte Personnel de Formation).
- Sa durée, qui peut s’étendre sur plusieurs mois voire années en fonction des démarches et du temps consacré par le candidat à constituer son dossier.
- L’investissement personnel nécessaire pour mener à bien ce processus, notamment en termes de réflexion sur son parcours professionnel et de mise en valeur de ses compétences.
En conclusion, la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) est un dispositif précieux pour les travailleurs souhaitant faire reconnaître officiellement leur expérience professionnelle. Son cadre juridique strict, avec des conditions d’éligibilité et un processus de validation bien définis, garantit la qualité et la pertinence des certifications obtenues par ce biais. Toutefois, il convient de bien s’informer sur les démarches à suivre, les coûts associés et l’investissement personnel requis pour réussir sa VAE.